• DOSSIER BD :   PEYO ET PEÏO         par Sveta Mihalkova

     

     

    Ayant été au Centre de la bande dessinée belge, j’ai admiré les œuvres des artistes-dessinateurs de bandes-dessinées et l’un d’entre eux , l’auteur de Astérix et Obélix , Peyot, m’a surtout interpellée, parce qu’il portait le même nom qu’un célèbre poète de ma région.

    A savoir Peïo Yavorov.  C’est pourquoi que j’ai voulu en parler dans le journal et vous le présenter…

    Le poète PEÏO YAVOROV

     


    (Le texte et le poème ont été fournis amicalement par l’association arménienne ACAM.)

     

    De son vrai nom, Peïo Totev Kratcholo, Peïo Yavorov  appartient à la famille des poètes révolutionnaires dont la vie et l’œuvre sont étroitement liées aux luttes de libération nationale et sociale de leur pays.

    Appartenant à une période qui sépare deux courants littéraires, l’un inspiré par la tradition et l’autre par l’esthétique symboliste moderne, il est typique de ces auteurs  du début du 20è siècle qui réussissent à conjuguer des états d’âme contradictoires et des tendances pourtant incompatibles par nature.

     

    Né le 1er janvier 1878 à Tchirpan en Bulgarie, dans une famille relativement pauvre, rien ne laissait présager que cet enfant taciturne, pensif et renfermé cachait des dons poétiques .

    C’est au cours de ses études au lycée que nait en lui un vif intérêt pour les événements de la vie sociale et une passion pour la justice qui l’orienteront vers les idées socialistes.

     

    Il sera tout à tour, télégraphiste, secrétaire local du parti socialiste et militant dans le mouvement révolutionnaire macédonien qui lutte pour la libération de la macédoine sous domination ottomane.

    En même temps, il lit beaucoup les grands poètes  et c’est à ce moment qu’il rédige ses œuvre poétiques : « Chants de Haïdouks » , « Rêves de Haidouks » et «Gotsé Deltchev »

     

    Pendant plusieurs années, il vivra au contact des arméniens qui ont réussi à échapper aux massacres et qui travaillent notamment dans les chemins de fer. Là, il écoutera avec émotion, dans une langue peu compréhensible pour lui, les chants des réfugiés. Il chantera avec eux tant il est séduit par le lyrisme de ce type de chant. Ensuite, il sera nommé chef de bureau de poste de Strandja mais ses contacts avec les arméniens seront mal vus et il sera affecté ailleurs. C’est à cette époque qu’il écrira son fameux poème élégiaque « Arméniens »

     

    Cette œuvre  est très célèbre  car elle exalte le romantisme, l’héroïsme et le côté tragique de la libération nationale. Il y exprime sa profonde sympathie pour les arméniens et son désir de contribuer à l’éveil de la conscience de ses compatriotes. Il y aura beaucoup de traductions de cette œuvre en langue arménienne à partir de 1909.

     

    Poème élégiaque

     

    Malheureux exilés, épave abandonnée
de ce peuple martyr qui fut toujours vaillant,
fils d'une mère esclave, sans cesse angoissée,
victimes d'un exploit sublime et émouvant :
en pays étranger, bannis de leurs foyers,
pâles et décharnés, dans un sombre taudis,
ils boivent et leurs cœurs gémissants sont blessés,
et chantent mais leurs chants sont de pleurs assouvis. 



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