• Récits de vie

    RECITS DE VIE

    Réalisé par Les étudiants de la classe UF09 de Mme Poznantek

     

     

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    TROUVEZ LE COUPABLE

     

    C’est le printemps, tous les arbres commencent à fleurir. Les oiseaux chantent, les gens se sentent vivre, tout le monde est souriant.

    De nombreux voyageurs s’engouffrent dans l’aéroport de Rome, heureux de partir vers de nouveaux horizons.

    Il est huit heures…

     

     

    ADA

    Je m’appelle Ada.

    Je n’aime guère mon travail.  Je ne l’ai accepté que parce que je n’avais rien trouvé d’autre ! Il est très difficile de trouver un travail dans cette ville ! 

    Je suis arrivé dans ce pays, il y a deux ans, mais je n’ai pas encore trouvé la place de comptable dont je rêvais en venant ici. C’est mon cousin qui m’avait conseillé de le faire ! 

    Sans doute que j’avais mal compris, quand il m’a dit qu’il était très facile de trouver un travail ici ! 

    Sans doute qu’il parlait d’emplois pour des ouvriers ou des aides ménagères !. 

    Si quelqu’un m’avait dit, il y a cinq ans, que je travaillerais comme technicien de surface dans un aéroport après cinq années d’études, sans compter l’école secondaire, je ne l’aurais jamais cru !. 

    Enfin ! Même si je ne l’aime guère, ce travail, il faut que je le fasse. Il faut que je gagne de l’argent pour survivre. Il faut que je gagne de l’argent pour en envoyer à ma famille, pour payer les frais de scolarité de mes enfants dans mon pays, pour payer les factures, ici et là-bas !

    À l’aéroport, on rencontre tous les personnages possibles et imaginables. Des célébrités aux gens ordinaires, des gens très riches et d’autres qui ont utilisé leurs derniers sous pour payer leurs billets, des gens qui viennent pour affaires et d’autres qui viennent pour le plaisir, des étudiants, des présidents et des membres des royautés…. 

    De temps en temps, le patron nous interdit d’aller, soit dans la salle de départ, soit dans la salle d’arrivée pour des raisons de sécurité. Il faut protéger les VIPS !

    Aujourd’hui, la salle d’attente est bruyante comme d’habitude, mais le niveau de bruit est assez gérable. Ça me plaît, parce que j’ai envie de réfléchir à la prochaine étape de ma vie : vais-je retourner dans mon pays, oui ou non ?

    Mon esprit était très loin quand j’ai constaté qu’il y avait de petits chuchotements et des murmures parmi les gens assis. Je suis revenu à la réalité et j’ai vu quelques jeunes qui tentaient d’aller demander un autographe et prendre en photo une dame entourée de deux gardes du corps, j’ai présumé qu’elle était célèbre ! 

    Mais, en fait, il était impossible d’atteindre cette dame. Du côté de la salle où elle se trouvait, il y avait un chien policier qui aboyait, et quatre autres personnes entourées par des policiers !

    À mon avis, c’est une histoire de drogue !

     

    ALISA

     

    Je m’appelle Alisa. J’adore voyager, découvrir les attraits de pays différents !

    Là, je suis à l’aéroport parce que j’y ai retrouvé les amis avec qui je vais passer mes vacances !

    Nous bavardions joyeusement de notre séjour en Espagne, quand nous avons entendu du bruit derrière nous.

    D’abord, j’ai pensé que c’était un de nos amis qui jouait avec son chien, mais en fait, non, ce n’était pas ça ! C’était un policier derrière un autre chien en laisse qui s’était approché de deux hommes assis pas très loin de nous et leur avait demandé d’ouvrir leurs bagages. L’un des deux s’est relevé alors, immédiatement, le policier a tiré en l’air !

    Je pense que ces hommes transportent de la drogue. Et moi, je dis qu’un revendeur est un criminel qui tue ses victimes à petit feu ! 

     

     

     

    NELOTA

     

    Je m’appelle Nelota .

    J’ai mal ! Je balance entre le désir fou et la tristesse profonde. Pour la première fois de ma vie, l’émotion l’emporte sur la logique et je suis complètement perdu. Je ne sais plus qui je suis et c’est à cause d’Elle. Je n’arrive plus à penser qu’à Elle. Peut-être que c’est mieux de dire que c’est, grâce à Elle, car je me sens vraiment vivre pour la première fois. Est-elle un ange ou l’incarnation du diable ?

    « Elle », c’est mon ex-petite amie, Solange. Nous étions ensemble depuis un an  seulement mais nous avions déjà décidé de nous marier.

     Nous en étions aux derniers préparatifs du mariage, quand j’ai découvert ses secrets. Ils étaient très lourds et j’ai eu du mal à les avaler !

    D’abord, le nom de ma bien-aimée n’est pas Solange. En fait, elle s’appelle Nathalie. Elle n’est pas fille unique de parents retraités vivant à Lyon. Elle a deux frères jumeaux et ses parents sont toujours en activité ! Sa mère est colonel et son père est médecin, mais ils n’ habitent pas en France ni même en Europe. Elle n’est pas originaire de Lyon mais de Tel-Aviv. Enfin, elle ne travaille pas comme chercheuse pour l’Institut de la Paix. En réalité, elle travaille pour un service secret, j’ignore son rôle exact mais il me fait peur !

    Il y a deux semaines, elle m’a avoué la vérité et j’ai « pété les plombs » ! J’étais furieux et j’avais peur aussi. Comment allait-elle réagir si j’essayais de rompre notre relation ? Allait-elle me tuer ou même me torturer ?

    Il m’a fallu quelques verres de vodka pour oser lui dire que c’était terminé entre nous et que je ne voulais plus jamais la revoir ! Pour être honnête, je dois ajouter qu’avant de lui parler, j’avais laissé un mot à  ma famille disant que je les aimais très fort ! Au cas où… Je craignais vraiment sa réaction ! 

    En réalité, elle ne m’a pas fait le moindre mal physiquement , mais elle a réussi à me faire souffrir plus que tout, juste en pleurant et en me disant que j’étais l’homme de sa vie !. Elle a insisté sur le fait que c’était elle qui m’avait dit la vérité, ce qui était la preuve qu’elle m’aimait. 

    J’étais tétanisé : d’un coup elle avait disparu de ma vie…

     

    JULIE

     

    Je m’appelle Julie

    Je fais un long voyage: dix mille kilomètres, deux avions à prendre et en plus une attente de huit heures!

    Je suis enfin arrivée  à l’aéroport, le deuxième pour aujourd’hui.  Je suis déjà très fatiguée, parce que je n’ai pas dormi cette nuit : c’est toujours comme ça avant le départ, je ne peux pas m’endormir quand mon avion est à cinq, six heures du matin.  Bon, maintenant, il faut que je trouve ma valise ! Je me dirige donc vers la salle de récupération des bagages. J’ai une énorme  valise qui pèse trente kilos. Rien qu’à l’idée que je dois la garder avec moi pendant toutes ces heures d’attente, je suis épuisée! 

    Enfin, je la retrouve et j’entre dans une autre salle où je vais rester jusqu’à mon  prochain départ. Il y a des gens partout et les places sont chères ! Je finis quand même par en trouver une et je m’y installe. J’essaye de ne pas m’endormir, ce n’est pas facile ! Alors, je me dis qu’il faut que j’achète un café pour reprendre un peu de forces et je vais au resto de l’aéroport, pas loin de ma place…  Quand je reviens, ma valise a disparu !  Quelle horreur!  Je commence à regarder partout et à demander aux gens s’ils auraient vu quelqu’un la prendre… Tout à coup, je vois qu’un policier, accompagné d’un grand chien noir, la transporte. Je rejoins le policier et lui explique que cette valise est à moi, mais ce défenseur de la loi m’amène au commissariat de police pour vérifier si je dis la vérité. Là-bas, j’apprends que les policiers de l’aéroport viennent d’arrêter des voyageurs dans les bagages desquels ils ont découvert de la drogue. C’est bien dangereux de laisser ses affaires sans surveillance ! Il faut que je sois plus prudente la prochaine fois !

    ETIENNE

    Je m’appelle Etienne. Je suis fiancé.

    C’est certain ! Je vais me marier. C’est la femme dont j’ai rêvé toute ma vie. Elle est belle, gentille, intelligente et extraordinaire !. Non…, enfin oui, décidément, je suis un homme chanceux puisqu’elle m’aime ! 

    Mais pourquoi est-ce qu’elle n’est pas, vraiment contente? J’ai fait ma demande d’une façon traditionnelle comme les filles adorent : repas aux chandelles dans un restaurant de luxe, bague, milliers de pétales de roses…

    Ah ! Vous les femmes, vous avez toujours des envies illimitées, mais il ne faut pas oublier que mes ressources à moi, elles, sont limitées ! 

    Depuis le jour où je suis devenu son fiancé, je commence à penser que ma décision est déraisonnable ! Elle a insisté  pour que j’aille chez ses parents qui habitent dans le Nord. Mais je déteste le froid et je n’ai pas d’envie de quitter ma ville !

     Le NORD ! Ce mot me fait tressaillir des pieds à la tête. Mais elle, l’idée de me voir au milieu des siens ne la quitte plus, ni le jour, ni la nuit !.

    Et voilà, j’ai cédé, j’attends dans cet aéroport, mon avion va bientôt arriver…

    Mais, c’est quoi ce bruit, cette agitation ? Cinq personnes sont entourées par des policiers et parmi elles, je vois des jeunes femmes. C’est ridicule ! Et ce chien !!! 

    Je suis allergique aux chiens ! Zut ! J’ai oublié d’emporter mes médicaments ! Je commence à éternuer, je vais mourir ! Au secours !!!

    NELOTA

     

    Après qu’elle était partie, quand c’était déjà trop tard, j’ai réalisé qu’elle était ma lumière et que c’était autour d’elle que j’avais rêvé mon avenir…

    Seul, j’ai compris que son mensonge et même son travail d’espion ou d’assassin -je ne sais toujours pas ce qu’elle fait exactement- ne changeait rien à mes sentiments pour elle. Je l’aime et je m’en fiche complètement du reste !

    Grâce à son oncle John - qui d’ailleurs, je viens de le découvrir, n’est pas son vrai oncle, mais son chef-, j’ai appris qu’elle était en Italie et j’ai pris l’avion pour Rome sans réfléchir, sur un coup de tête dans le seul but de la récupérer. Le besoin d’être uni avec elle était plus fort que moi et j’ai tout laissé tomber pour la retrouver.

    Après un vol assez pénible, je suis arrivé en Rome plein de l’espoir de la croiser par hasard. J’étais en train d’imaginer son visage, ses yeux, sa bouche quand quelqu’un m’a fortement bousculé en tombant et m’a entraîné avec lui dans sa chute. J’ai eu l’impression qu’il l’avait fait exprès, pour que je lâche ma valise mais, je n’ai pas pensé un seul instant la lâcher ! Vous savez bien qu’abandonner ses affaires à un agresseur sans lutter, est impensable pour un Nigérian ! Quand on s’est relevé, il s’est excusé tout en s’agrippant à mon bagage !. Sans réfléchir, je l’ai frappé avec la main gauche et c’est à ce moment-là-là que les policiers sont arrivés et nous ont embarqués. À ma grande consternation, ils nous ont accusés, tous les deux, d’être des trafiquants de drogue et d’être des complices !

     

    Pendant qu’ils nous emmenaient, j’ai vu plus loin, cinq personnes assises entourées de policiers qui avaient un énorme chien ! A croire que l’aéroport de Rome est plein de traficants aujourd’hui !

     

    Nathalie vient de m’envoyer un message pour me dire qu’elle a appris par John que je suis à Rome et qu’elle m’attend à la sortie. 

    Au même moment, moi je suis menotté, suspecté de trafic de drogue ! .

    Ca peut vous paraître bizarre, mais je suis l’homme le plus heureux du monde !

    Elle est là ! Nous nous aimons encore !

       

    ANTONIO

     

    Je m'appelle Antonio. 

    Je suis un journaliste qui fait des analyses politiques sur les affaires 

    européennes pour l'un des principaux journaux italiens.

     Je voyage beaucoup alors que je déteste les voyages en avion !

     Pour un vol d'une durée d’une ou deux heures, ce qui est assez commun en Europe, vous passez au moins quatre à cinq heures supplémentaires ou plus, dans les transferts d’aéroports, l'attente pour l’enregistrement des bagages, pour leur réception et ainsi de suite. 

    Heureusement, les ordinateurs et les téléphones portables ont changé 

    la perception humaine de l'espace et du temps, ce qui facilite le travail !

    Vous pouvez envoyer et recevoir des informations à tout moment et de partout. Il vous suffit de vous asseoir pour réfléchir, écrire, parler travailler. 

    Un mètre carré à l'aéroport ou n'importe où ailleurs suffisent !

    Maintenant, je suis en attente de mon vol dans l'un des espaces de départ de 

    l'aéroport de Rome . Je prends des notes pour mes prochains articles - les 

    projets actuels de l'UE avec ses voisins orientaux. Pour certains collègues, c’est 

    un sujet ennuyeux, mais pour moi c'est une question intéressante, vu que ma 

    femme est issue d’une minorité ethnique ukraino-polonaise. 

    J'aime passer mes vacances d'hiver dans sa région natale, y profiter de la nature 

    sauvage locale, du climat rude et de la vie simple que les gens y mènent. 

     

    Mais quel est ce bruit, une porte loin de moi? Un groupe de personnes, certaines 

    en uniforme, et même un chien renifleur?! Hm ... Espérons qu’ils ne vont pas

    retarder mon départ, sinon je vais rater ma correspondance !

     Bon, heureusement, j'ai toujours mon ordinateur portable, et je peux donc travailler, si je veux ou  pourquoi pas, dormir quelques heures…

    YUKI

     

    Je m’appelle Yuki, je suis une touriste japonaise. Je suis en train de faire un tour d’Europe avant de terminer mes études universitaires.

    Je voyage en groupe selon l’habitude japonaise, c’est pourquoi, notre guide nous promène gentiment et nous explique tout sur l’histoire et l’art à travers nos écouteurs. C’est parfois pénible ! 

    Demain, j’ai envie de m’échapper discrètement afin de rencontrer un beau gosse !

    Au fait, je ne vous l’ai pas raconté ! Je suis passée par l’aéroport de Rome : on devait prendre une correspondance pour Paris. Et là, j’ai vu cinq personnes assises, entourées par des policiers, un chien flairant leurs bagages ! C’était vraiment comme dans une scène que j’avais vue dans une série policière. J’ai pensé que c’était un tournage en extérieur et j’ai donc commencé à prendre des photos avec mon appareil dernier cri !
    J’ai l’intention de les poster sur mon blog, ce serait chouette, n’est-ce pas ?

    OEDIPE

    Je m’appelle Œdipe. Je travaille comme détecteur de substances suspectes dans cet aéroport. Ma formation a été très pénible ! J’ai quatre ans, c’est-à-dire vingt-huit ans pour les humains. Je suis tenu en laisse. Je suis bien plus drogué que les gens que je pourchasse parce qu’eux, ils passent la marchandise alors que moi, on me la donne !

    En général, je flaire un « courrier » par semaine. Mais, cette fois, la situation semble bizarre : il y a ici, assises côte à côte, cinq personnes qui transportent de la drogue… .Ce n’est pas possible, je crois que quelqu’un a dû éparpiller la marchandise dans plusieurs valises pour « partager » les risques…Enfin, moi, ça m’est égal qui est le « courrier », moi je pense seulement à ma récompense et je vais devoir l’attendre, comme d’habitude !

    Mon chef est un vrai idiot. C’est chaque fois la même chose, quand il y a beaucoup de suspects, il me fait attendre, et là, il y en a cinq, je recevrai ma récompense dans un an !

    Cet idiot est incapable de repérer les « courriers ». À mon avis, il ne devrait pas travailler comme policier. Il m’énerve vraiment, je crois que je vais le mordre !

    ANNE

    Je m’appelle Anne, j’ai vingt-huit ans.

    Dès que j’ai un peu d’argent, je voyage, j’adore voyager ! Et là, j’ai eu de la chance parce que je viens de passer cinq jours chez ma meilleure amie à Rome.

    Elle m'avait invitée et moi j'ai accepté sans hésitation !

    J'étais enchantée de pouvoir enfin découvrir cette ville ! Et puis, j’étais contente à l’idée de retrouver une copine d’enfance que je n’avais plus vue depuis longtemps !

    De fait, j’ai vraiment passé de belles vacances pleine de soleil !

    Je me suis beaucoup amusée bien sûr, mais j’ai aussi appris quelques mots d’italien : « ciao, » « grazie, » « arrivederci », ...

    Hélas, les vacances étaient finies et j’ai dû rentrer chez moi. J’ai donc fait mes valises, dit au revoir à tout le monde et je suis partie à l’aéroport.

     Il y avait beaucoup de monde, on faisait la file !

    J’étais en train de préparer mes documents, quand j’ai entendu du bruit. Je me suis retournée et j’ai vu des policiers avec un chien qui emmenaient deux hommes.

     Je me suis dit : « Ça doit être une histoire de drogue… »

     

    NASTASSIA

     

    Je m’appelle Nastassia.

    Voilà, je suis volontaire dans une clinique de désintoxication . Cette clinique a pour but d’aider les toxicomanes, c’est-à-dire les personnes qui sont devenues accros à la drogue. C’est vraiment incroyable le nombre de personnes qui arrivent chaque jour dans la clinique , mais dans quel état !

    En fait, l’hospitalisation doit se faire de manière volontaire, mais les toxicomanes refusent de se faire hospitaliser et même quand ils hésitent, c’est trop cher pour eux , alors…!

    Pour vous expliquer…La cocaïne, qu’est-ce que c’est ? C’est une substance extraite de la coca qui est une plante d’Amérique du Sud. Vous savez qu’elle est utilisée comme drogue, vous savez peut-être moins que la plante est aussi utilisée en médecine pour soigner ! La cocaïne se présente sous forme de poudre blanche. Quels sont ces effets ? Elle procure un sentiment de grande satisfaction, même d’euphorie pendant plus ou moins une heure. Mais il y a des effets secondaires comme des états de panique, de dépression, d’agressivité qui s’aggravent avec le temps et qui vous détruisent !

    Je me demande vraiment comment quelqu’un peut avoir envie de toucher à ça ! Pour moi, la drogue est un chemin sans retour…

     

    VICTORIA

    Je m’appelle Victoria.J’ai commencé à m’inquiéter vers sept heures du soir.Et mon mari ? Lui non…, pas du tout, il ne s’inquiète pas ! il m’a dit : « Peut-être qu’elle a décidé de rester encore là-bas pour quelques jours ! »

    « Bizarre », ai-je dit. Ça ne ressemble pas à Clarisse !« Envoie un texto ! », m’a conseillé mon mari.

    Deux minutes après avoir envoyé le texte, c’est elle qui m’a appelée :

    -« … »

    -«  Mais, où es-tu ? Tu es encore là-bas ? Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas téléphoné ? Tu as faim ? Ton vol s’est bien passé ? Tu es à l’aéroport ? I y a quelque chose ? Bon, tu me réponds, oui ou non ? Clarisse ! Clarisse !

     

     

     

     

    CLARISSE

     

    Je m’appelle Clarisse. Mes parents m’ont envoyée chez ma grand-mère, pour les vacances de Pâques. Pour être honnête, je n’ai pas beaucoup apprécié la vie chez eux…

    D’abord, dans ce village, Internet ? Ça n’existe pas ! Ensuite, les vaches m’ont réveillée chaque matin avec leurs horribles « Meuh ! ». Enfin, le dernier jour est arrivé ! 

    Je suis entrée dans l’aéroport, traînant ma valise derrière moi. J’étais complètement plongée dans mon I-Phone, heureuse d’avoir enfin de nouveau accès à Internet et comme l’avion avait du retard, j’avais le temps d’appeler tous les amis !

    J’étais en pleine conversation avec l’un d’eux, quand j’ai entendu ce bruit « bip, bip, bip » qui m’énerve ! Quoi encore ! et toujours ce « bip » ! Puis un texto, une demi-heure plus tard, ma mère !

    Je la rappelle. « Oui, dis-je », et ça recommence ! Comme d’habitude, elle me bombarde de questions sans attendre mes réponses ! Je déteste qu’on me bombarde de questions !

    Et puis, tout à coup, j’ai heurté quelqu’un. J’ai perdu l’équilibre et on s’est retrouvé tous les deux par terre. C’était un jeune homme, un mec comme les autres, rien de spécial ! Il m’a aidée à me relever et a commencé à s’excuser. Je ne lui ai pas vraiment porté attention parce que justement, Monica venait de m’envoyer un texto choquant ! Évidemment, après deux semaines sans Internet… Alors, quand je me suis retournée pour lui dire que ce n’était rien, il n’était plus là !

    Puis, j’ai trouvé un siège et je me suis assise. Il y avait une chanteuse américaine très connue un peu plus loin et j’ai commencé à la prendre en photo, en douce…

    C’est à ce moment-là que ce « gentil « chien et la police sont arrivés ! 

     

     

     

     

    OLGA

    Je m’appelle Olga. Pour le moment, je me trouve à l’aéroport et j’attends mon vol. Je suis bien reposée et de très bonne humeur. Je viens de passer de très bonnes vacances dans un quatre étoiles. D’ailleurs, parmi les voyageurs, je reconnais plusieurs personnes de mon hôtel.

    Tiens, là-bas, c’est Kaja, une fille très sympathique qui est toujours souriante ! Oh, mais c’est bizarre ! Un policier ouvre son sac à dos… Qu’est-ce qu’il dit ? J’ai entendu le mot cocaïne, mais c’est impossible ! 

    Pas Kaja, c’est une erreur, j’espère qu’après les vérifications, les policiers verront qu’ils se sont trompés et qu’elle pourra continuer son voyage !

    KAJA 

    Je m’appelle Kaja, je porte comme d’habitude des jeans et un t-shirt gris. 

    Je n’aime pas les valises, alors, j’ai un sac à dos vert.

    On m’a demandé : «  Ce sac à dos est bien à vous, Mademoiselle ?» et j’ai répondu : « Oui, ce sont mes affaires les plus importantes, les plus personnelles. Non, je ne peux pas l’ouvrir, je n’ai pas les clés sur moi… Non !! Ne l’abîmez pas !

    Non !!! »…

    On m’a montré trois paquets de poudre blanche et on m’a expliqué que c’était de la cocaïne.

    « Ce n’est pas moi ! », ai-je répondu mais tout de suite, je me suis rendu compte que c’était la réponse la plus ridicule possible…

    D’habitude, je suis invisible. On ne me voit pas. J’ai deux mains, deux jambes, je ne suis pas moche mais pas jolie non plus.

    J’ai de la chance, j’ai des parents qui voyagent beaucoup, ils adorent les vacances familiales « all inclusive », ils trouvent ça génial. Moi, je préfèrerais faire du camping avec mes amis…

    Mais pour une fois, le destin semblait m’avoir apporté quelque chose !

     Felipe, je l’avais vu pour la première fois, la veille du retour dans le hall de l’hôtel. Nos regards s’étaient croisés et l’après-midi, je l’avais revu à la plage avec un appareil photo. L’objectif était fixé sur… moi ? Je m’étais retournée pour voir s’il y avait quelque chose d’intéressant derrière moi mais … rien !

    Il s’était alors approché et m’ avait dit : « C’est une belle photo ! »

    J’avais répondu : « Oui, l’océan est magnifique ! » Mais il avait continué : « C’est une  belle photo parce que toi, tu es sur la photo ! »

    On avait passé le reste de la journée et la soirée ensemble. J’avais l’impression de le connaître depuis toujours !

    Le lendemain, juste avant mon départ, il m’a offert une petite boîte en forme de cœur, bien fermée. Il m’a dit qu’en fait il était très timide et que c’était pourquoi il m’avait écrit une longue lettre qui était bien cachée au fond de la boîte.

    Il m’a  donné rendez-vous la semaine suivante et m’a demandé de ne pas ouvrir la boîte avant nos retrouvailles…. 

     

     

     

    MARIA

    Je m’appelle Maria Cary, je suis une chanteuse américaine, je suis une star !

    J’ai vingt-huit ans. Je porte un manteau rouge et j’ai une grande valise, rouge aussi.

    Quand j’ai reçu cette proposition fantastique de l’homme le plus riche du monde, l’émir d’Atlassau : cent mille dollars pour chanter seulement un soir dans un palais, j’avais déjà donné quinze concerts dans dix pays différents !

    Il faut dire que je voyage énormément et que je suis toujours très entourée ! J’ai donc interrompu ma tournée en Amérique il y a trois jours, pour aller faire ce concert où j’ai été fantastique !  Et me voilà en transit dans cet aéroport où je dois reprendre un avion pour continuer ma tournée, comme d’habitude !

    Les longs voyages, ça fatigue ! Et je suis fatiguée, je n’ai pas bien dormi à cause du décalage horaire ! Je suis dans les vapes !

    En plus, il y a eu cet incident à l’hôtel : je me suis retrouvée bloquée pendant sept minutes dans l’ascenseur, ça m’a paru une éternité …. Et ce n’est pas tout, imaginez ! Mes gardes du corps, eux étaient enfermés dans leur chambre, allez savoir pourquoi et pendant ce temps, les bagages et la voiture nous attendaient ! Un bazar !!! Je ne logerai plus jamais au Ritz !

    Finalement, je ne sais ni pourquoi il y a eu cet enchaînement de problèmes ni comment ça s’est résolu. Tout ce que je sais, c’est que, quand nous arrivés près de la voiture, le coffre était ouvert et ma valise rouge était par terre, ouverte !

    J’y ai jeté un rapide coup d’œil, elle était parfaitement rangée, et nous avons filé à l’aéroport.

    MOHAMED

    Je m’appelle Mohammed Ben Alie.

    Je suis ouvrier, j’ai vingt-six ans.

    Je porte un long manteau noir et j’ai une petite valise noire.

    Enfin, ce voyage est fini ! je suis fatigué… Encore quelques minutes et je serai dans ma chambre d’hôtel cinq étoiles. Quel bonheur ! J’espère que je passerai de belles vacances, qu’il n’y aura aucun problème !

    Il fait chaud, ici. Je vais enlever mon manteau et le mettre dans ma valise, je n’en ai plus besoin.

    Mais , qu’est-ce que c’est que ce grand chien noir ! Je déteste les chiens, moi !

    « Allez, s’il te plaît, ne t’approche pas de moi ! »

    Je me rappelle que quand j’étais enfant, un grand chien m’a poursuivi, au parc !

    Depuis lors, j’ai la phobie des chiens ! « Allez, va-t’en ! »

     

    GENEVIEVE

    Je m’appelle Geneviève, j’ai soixante-sept ans, mais ne le dites à personne, je déteste avoir soixante-sept ans ! A cet âge-là, vous êtes vieux  et moi, je me sens encore jeune. D’ailleurs, j’ai l’air d’en avoir quarante, pas soixante-sept !

    Mon mari s’appelle Jean. Lui il est plus âgé que moi, en tout cas, mentalement ! Ce qu’il aime, c’est rester à la maison pour s’occuper de ses pigeons. Mais moi non !

    Je suis donc celle qui organise tous nos voyages. Là, on va à Paris. J’adore Paris, c’est une ville magnifique, tellement vivante. Il y a toujours un concert, un vernissage ou un défilé de mode quelque part !

    Jean dit toujours que j’emporte trop de vêtements lorsque nous partons. Il a peut-être raison mais je préfère avoir des réserves plutôt que manquer d’une chose ou de l’autre. Jean, lui se contente d’un bagage à main, c’est dommage, autrement, j’aurais pu lui donner deux de mes paires de chaussures que j’ai dû laisser à la maison faute de place ! Et puis surtout, on aurait pu aider ce jeune homme qui en avait besoin. On l’avait rencontré dans le bus, on avait sympathisé, il était gentil, il nous avait aidé à descendre nos valises. Il nous avait demandé si nous pouvions prendre quelques vêtements à lui dans nos bagages, les siens excédant vingt kilos. Nous aurions bien voulu, mais nous n’avons pas pu, les nôtres étaient bourrés à craquer !

     

    Œdipe :Les méfaits de la cocaïne

    La cocaïne est un alcaloïde –produit extrait des feuilles d’une plante appelée Erythroxylon Coca que l’on trouve principalement dans les pays d’Amérique latine comme la Colombie ou la Bolivie.

    L’utilisation chronique de ce produit conduit à une accélération considérable du vieillissement et cause des lésions cérébrales irréversible. La cocaïne est une drogue qui dévaste rapidement la santé de celui qui la consomme. 

    Il suffit de quelques mois, voire parfois, de quelques semaines  pour qu’elle provoque des pertes de poids, des insomnies, des blessures aux muqueuses nasales et des saignements de nez, entre autres problèmes !

    Des changements de comportements peuvent aussi se produire comme par exemple, une augmentation de l’agressivité, du sentiment de persécution ; l’apparition d’hallucinations tactiles et visuelles et de délires.

    Une utilisation très intensive peut aussi provoquer l’hypertension, la tachycardie, une transpiration excessive, des convulsions… 

    Les effets du surdosage qui caractérisent une intoxication aiguë, sont d’ordre cardiaques et respiratoires et ils peuvent conduire le consommateur à la mort.

    L’utilisation de la cocaïne engendre–t-elle une dépendance ?

    Oui, parce que les effets ressentis lors de l’inhalation du produit dure de moins en moins longtemps ou sont plus atténués, ce qui pousse la personne à augmenter la dose .

    Si un utilisateur décidait de cesser de consommer, il risquerait de souffrir de dépression, d’irritabilité, d’anxiété, d’insomnie, c’est pourquoi, il aura tendance à continuer cette pratique !

    FELIPE 

     

    Je m’appelle Felipe Del Lupia, j’ai vingt-cinq ans et je suis le plus grand fournisseur de drogue de la terre, l’ennemi numéro un d’Interpol !

    Je devais faire passer vingt kilos de cocaïne et je devais donc trouver quatre pigeons. Comment faire ? Il fallait des procédés simples mais efficaces ! Trouver des filles et les séduire et trouver un ou des hommes au hasard et les bousculer !

    Séduire est un art, me disait mon père. ..

    Tiens, la petite là, elle me paraît fragile !

    -« Bonjour, mademoiselle, ça va, … Et blablabla… »

    Elle s’appelle Clarisse, elle a dix-sept ans, elle est petite et mignonne, mais trop jeune pour moi… 

    Ça y est, c’est fait, je l’ai mise dans sa valise rouge ! 

     

    En voici une autre, bien faite ! Elle se nomme Kaja, elle a dix-huit ans, un vrai plaisir pour les yeux, je l’ai rencontrée dans le hall de l’hôtel. Et là, j’ai eu pour la première fois de ma vie un coup de cœur. Nous avons passé une nuit formidable ensemble. Mais à elle aussi, j’ai fait le même coup qu’à toutes les autres, la marchandise devait partir. Je suis un employé consciencieux, je fais toujours le travail pour lequel on me paye !

     

    Mais il m’en restait encore et le temps passait ! Heureusement, j’ai vu le coffre d’une voiture ouvert, dedans une belle valise et autour, personne! J’en ai profité pour y glisser mes « cadeaux » au fond, sans déranger les vêtements, puis je l’ai sortie du coffre et l’ai laissée ouverte pour faire croire que c’était un acte de malveillance ! Je suis malin, moi !

    Il me restait encore deux, trois kilos de poudre et c’est là que j’ai vu ce jeune homme inquiet à cause des chiens. C’est vrai que j’ai rarement vu autant de voyageurs avec des chiens  qu’aujourd’hui! Lui, il en avait la trouille, ça se voyait, il ne faisait attention à rien d’autre ! Il n’a rien senti, trop préoccupé par sa phobie, quand j’ai glissé la « dope » dans sa veste. 

     

    Et puis, j’ai voulu refiler ce qui restait à un couple de vieux sympas, mais ça a foiré. Voilà pourquoi quand le chien m’a reniflé, la police m’a arrêté…aussi !

    Et me voilà assis parmi toutes mes victimes qui sont trop énervées pour me reconnaître, c’est le patron qui va être furax !

     

    Deux semaines plus tard…

     

    OEDIPE

     

    Huit heures du matin, c’est pas une heure, même pour les chiens ! Mon chef me traîne derrière lui dans cet aéroport ! Je préférerais être avec de douces amies dans l’herbe tendre plutôt qu’enfermé dans un chenil ou en patrouille avec mon idiot de chef !

    Mais, non ! Je vais encore devoir flairer, sentir des odeurs désagréables, aboyer méchamment pour effrayer les gens ! Le travail, quoi !

    Tiens, on n’a pas croisé Ada ! Où est-il ? Est-ce qu’il aurait trouvé un nouveau travail ou changé de vie ? 

    Moi, j’aimerais bien changer de vie…

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les auteurs par ordre alphabétique :

    AGUBUZU Chikezie, AIKAWA Rika, DISY Nastassia, FREITAS Angelica, GROSDANOV Valentin, HAKIMOVA Alina, HALOUNICH Olga, KACHAF Wassim, KIM Lyudmilla, LLAZI Aelita, MBO KABINDA Jacques, MOGBANA Chinazo, SAZANOVA Alexandra, 

    SILAEVA Yuliya, TARNAVA Astanda, WRZOCHOL Doris, ZAIMOGL

     

     


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